Page 2 - LE TRANSFERT : VECU, PROJECTIONS & SUGGESTIONS
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Adeline,
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en nutrition parentérale/entérale, 27 ans.


.Il faut accompagner l’adolescent et ne pas le laisser se débrouiller tout seul car on peut se sentir très 

vite isolé. Pour ma part, cela ne s’est pas très bien passé. J’avais 21 ans. Je me suis sentie mal orientée et 
j’ai même cherché un autre médecin adulte. Selon moi, la prise en charge de mon cas fut trop laxiste. Mon 

pédiatre avait juste fait un courrier de recommandation, et j’ai dû tout ré expliquer depuis ma naissance. C’est 

moi qui ai appelé pour obtenir un rendez-vous de consultation, je n’ai pas été accompagnée. J’ai découvert 

tout un nouveau monde toute seule.


J’ai eu le sentiment, que le médecin que je rencontrais ne faisait que renouveler ma prescription. La consultation 

durait 5 à 10 minutes : une prise de sang, pas de problème particulier, et reconduction de mon 
ordonnance ! J’avais le sentiment d’une prise en charge ni humaine, ni spéciique, ni globale. 
Cela 
m’a beaucoup manqué au départ. Au bout de 18 mois, j’ai demandé à changer de médecin, puis j’en ai pris 

l’initiative. J’ai cherché autour de moi, je suis amie avec des malades. Par chance, j’étais inscrite sur un forum 

et j’ai échangé avec un garçon de mon âge. Il m’a parlé d’un médecin très attentif et attentionné. J’ai réussi à 
trouver le «bon médecin», c’est-à-dire celui qui a été vraiment à mon écoute et m’a posé des questions de tous 

ordres. Tout d’abord, c’est un médecin «femme» et je me sens plus à l’aise. Sa prise en charge est globale : 

elle me pose des questions sur mon moral, ce qui est très important car cela peut avoir des incidences sur le 

traitement, ma vie de couple, des nouvelles de mon conjoint, comment nous vivons, etc.


Que ce soit cette transition ado-adulte ou même le 

passage enfant-adolescent, cela n’a pas été facile. 
En effet, même plus jeune, par exemple, il n’y avait 

pas vraiment d’éducation thérapeutique à ma portée. 

On expliquait à mes parents et jamais à moi 

directement alors que dès l’âge de 11 ans, j’ai 
commencé à me gérer toute seule. Le pédiatre 

s’adressait à ma mère pour poser des questions 

sur mon transit et pas à moi., son vocabulaire ne 

m’était pas accessible, pas adapté.


Aujourd’hui, quand je suis face à un problème, je 

peux joindre facilement la secrétaire de mon médecin 
mais aussi mon prestataire de santé à domicile pen- 

dant son astreinte. D’ailleurs les inirmières et dié- 

téticiennes de mon prestataire m’ont beaucoup 

aidée quand je leur posais des questions d’ordre 
technique au téléphone, je pouvais avoir des soucis 

avec mes débits, ma chambre implantable.J’ai eu 

une très bonne écoute et des réponses très eficaces. 
Je peux vraiment compter sur eux.



Concernant les démarches administratives, c’est ma 

maman qui s’en est occupée, à l’hôpital adulte, ils 
n’aident pas .
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